Kuchisake onna, Shiraishi Kôji (2007)


KUCHISAKE ONNA, aka Carved, aka The Slit Mouthed Woman
口裂け女
Années : 2007
Genre : épouvante aïe
Production : Earl Grey Film
Réalisé par Shiraishi Kôji
Avec : Sato Eriko, Katô Haruhiko, Mizuno Miki, Kawai Chiharu, Kuwana Rie, Matsuzawa Kazuyuki, Yanagi Yûrei, Sakagami Kaori, Saaya


Une femme défigurée surgit des ténèbres et commence à martyriser les enfants d’une ville pourtant sans histoires (ou presque)…

Très convaincant, ce KUCHISAKE ONNA. Si les apparitions ne font pas vraiment peur, il faut bien reconnaître que le personnage de la femme défigurée dégage incontestablement quelque chose. La pseudo intrigue en forme de flashback sur l’enfance malheureuse de l’un des personnages n’est certes pas une franche réussite et l’actrice principale (la rachitique Sato Eriko dans le rôle d’une prof) peine vraiment à s’imposer à l’écran. Mais heureusement, quelques scènes de violence sur enfants font plaisir (ce n’est pas si fréquent). Bref, tout cela est réalisé avec soin, mais pour un film d’épouvante ou d’horreur, KUCHISAKE ONNA pèche un peu au niveau des frissons. Heureusement, l’ambiance assez malsaine est très réussie, le rythme est bon et, au final, le film de Shiraishi Kôji est sans aucun doute ce qui se fait de mieux, aujourd’hui encore, sur le thème de la triste femme défigurée. Alors par contre, engager l’excellente Mizuno Miki pour lui demander d’incarner un monstre et donc de porter un masque tout au long du film, c’est un véritable crime de lèse-majesté !

Kuchisake onna fait partie des légendes japonaises, au même titre que les yokais par exemple. Son histoire originelle remonterait à plusieurs siècles maintenant. Un mari jaloux aurait sciemment défiguré sa femme. Ce faisant, cette dernière n’aurait plus été capable de séduire les autres hommes. La légende a depuis été maintes fois reprise et recyclée, tant au ciné (KOROSHIYA ICHI de Miike, ça vous dit quelque chose ?), à la télévision qu’en manga. L’épouse meurtrie réapparaitrait donc de temps à autres, le plus souvent armée de ciseaux et la bouche recouverte d’un masque chirurgical, et poserait la question suivante à ses futures victimes : « watashi kirei ? » (« est-ce que je suis jolie ? »). Faites attention à la réponse que vous donnerez, surtout que le mot « kirei » se rapproche pas mal de « kire » (en gros vous lui demandez de vous découper !).

Oli :        
Yasuko :

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Quick Review in English:

+ Shiraishi Kôji: one of my favourite J-horror director
+ The Kuchisake onna is really impressive
+ The director is not afraid to hurt children in this movie
+ A good photography

– The flashbacks seemed pretty useless to me
– A very few rhythm problems
– Mizuno Miki should not wear a mask

A propos Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam. Weird cinema made in Japan : échec et (ciné)mat. オリ です, 日本映画専門のブログです https://echecetcinemat.wordpress.com/ Blog dédié aux jeux vidéo, en particulier rétro : Jeux vidéo et des bas https://jeux.dokokade.net/ 
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4 commentaires pour Kuchisake onna, Shiraishi Kôji (2007)

  1. AnthonyA dit :

    Ah c’est marrant, j’ai adoré ce film et l’aspect dramatique, notamment cette intrigue à base de flashback sur l’enfance de l’un des personnages et la vie de Tsuchisake-onna en tant que mère est justement ce que j’ai trouvé le plus réussi dans le film. C’est ce qui en fait le film de J-horror qui m’aura le plus touché d’un point de vue personnel et dans lequel je me reconnais le mieux. Beaucoup de films de ce genre s’attaquent à l’enfance maltraitée mais finalement assez peu s’y attèlent avec autant de justesse que celui-là, je trouve. Ces flashbacks me font encore froids dans le dos tant ils sont glaçants de réalisme (on a vu des scènes plus dures au cinéma, mais je trouve que ce film-là fait partie de ceux qui abordent bien leur sujet). De fait, j’aime beaucoup ce côté du film, peut-être plus que son aspect horrifique (mais les deux s’entrecroisent et fusionnent, finalement), je ne l’aurais pas qualifié de ‘pseudo-intrigue’ personnellement. Pour les gens comme moi qui détestaient leur mère, ça donne aussi au film une certaine puissance cathartique.
    Puis, Mizuno Miki est troublante (donc excellente) dans le rôle ! 😀

    • Oli dit :

      Ah mais moi aussi je l’ai bien aimé ce film. De toute façon, un film avec MIzuno Miki part toujours avec quelques points d’avance.^^ Mais en effet, j’avais trouvé que le côté « flashback triste sur une enfance difficile » ne fonctionnait pas toujours, en tous les cas un peu moins que dans d’autres films (comme tu le dis c’est assez souvent utilisé au ciné et dans la J-horror en particulier). J’ai été davantage touché par l’enfance malheureuse de la triste héroïne du film KUCHISAKE ONNA 2 par exemple (sorti l’année suivante).

  2. AnthonyA dit :

    Oui c’est sûr ^^
    Je comprends, personnellement je l’ai trouvé bien mené, car montré d’une manière surprenemment dure et brute, loin du cliché mélodrame habituel (que je reproche un peu à la suite, bien que je l’ai apprécié aussi) et donc efficace. Je trouve qu’ils n’ont pas mis de gants sur cet aspect, ce qui l’a rendu plus réaliste et plus impactant qu’à l’acoutumé, en ce qui me concerne.
    Pour ma part j’ai davantage été touché par l’enfance traitée dans cet opus-là que dans le deuxième, où on est plus proche du traitement habituel, même si ça fonctionne aussi. J’ai aimé les deux mais à mes yeux ce premier opus traite beaucoup mieux son sujet, ce qui en fait mine de rien l’un des films J-horror qui réussi le mieux son côté dramatique.

  3. AnthoA dit :

    Une intéressante analyse, par Quinn Magick du Grimoire of Horror, qui revient (partiellement) sur la façon dont cet excellent film traite ses thématiques avec brio, se démarquant ainsi d’une bonne part de ses contemporains. J’ai pensé que ça pouvait apporter des éclaircissements sur certains aspects mal compris du film de Mr.Shiraishi.

    While this film is initially easy to write off as superficial with cheaper scares, I feel that it deserves much more credit and a deeper dissection. With a severe spoiler warning, let’s take a look at some of the deeper themes that make it stick out as a film worthy of the Tartan Asian Extreme label.
    The film opens with an interesting montage of all of the rumors that have circulated concerning Kuchisake Onna, yet segues into a child abuse case. This immediately grounds it. We feel protective of the child and want to save her from the situation.
    Throughout the film, several abusive mothers are presented, one of which becomes Kuchisake Onna herself. Through this connection, she is able to possess any mother. I found that ability very telling of the screenwriter’s interpretation of motherhood. Even though there were kind mothers in the film, and even some of them were possessed, none of them were able to fight or stop Kuchisake Onna on their own. Through this, I felt that the screenwriter was saying that all mothers have this dark impulse, this potential- or even desire- to cause harm to their children. Not that it is necessarily their fate, but something that must be kept in check and cautioned against.
    I also found it fascinating that two of the “terrible” mothers could be considered in a positive light at times, or even reformed, depending on one’s interpretations of the film. While I do not forgive either of them myself, and am still rather skeptical about one, it was a portrayal that we seldom ever see that was an incredibly interesting choice on the screenwriter’s behalf.
    Another easily dismissed aspect that deserves deeper consideration is the fate of each child. I believe each was very intentional by Kuchisake Onna, and each has a deeper meaning. Let’s examine several. Natsuki, who easily had the most loving parents in the film, gets her mouth slit, but is left alive and is able to escape thanks to Mika. Once she escapes, she is not hunted down, but is left alone in the loving care of her family and recovers.
    The first boy who was kidnapped from the playground, whose mother we never meet, but we can assume isn’t very active in his life, gets killed. Yet he wasn’t actively tortured. That seems to be a parallel for the level of his relationship with his mother.
    For Mika, who had a very horrible relationship with her mother, but an arguably passionate one, Kuchisake Onna tends to focus on her as the prize, going after her repeatedly, beating her, not killing her quickly at all. She seems to like repeating the patterns and connecting with victims that remind her of her own children, perhaps even seeking to find forgiveness from them?
    In the end, while Noboru was able to cut off her head, it was still a possessed body and not her actual corpse, so the pattern will continue. While this gives us the traditional, “Ha, it’s still happening” ending, I also like that it demonstrates a forethinking on Kuchisake Onna’s part. If she was taking her victims down to the cellar in a possessed body, wouldn’t it make sense to hide her own corpse in another area first? Thus, this one felt more natural and feasible to me than most of them.
    I hope you appreciated my thoughts on Carved, and that it gave you more insight into this dark portrayal of child abuse and urban legend. If you give this film a watch, please let me know your thoughts as well.
    Quinn
    Writer at Grimoire of Horror

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