THE ABCs OF DEATH
ABC・オブ・デス
Année : 2012
Genre : ABCDEF… et Z, comme les séries ?
Origine : USA / Nouvelle-Zélande
Production : Drafthouse Films / Timpson Films
Réalisation : Iguchi Noboru, Yamaguchi Yûdai, Nishimura Yoshihiro, Xavier Gens, Jason Eisener, Lee Hardcastle, Marcel Sarmiento, Srdjan Spasojevic, Timo Tjahjanto, etc.
Avec : Nakamura Arisa, Murata Yui, Yamada Hokaze, Murakami Honoka, Sugai Tomomi, Sasaki Daisuke, Nishina Takashi, JE$$ICA, Yashiki Hiroko, Murasugi Seminosuke, Yamanaka Arata, Ochiai Kurumi, Komatsu Yoshio, Matsubayashi Sadashi, Hiroki Atsushi, Murakami Hiroaki, Kazuno Tsuyoshi, Miyake Katsuyuki, Tanaka Demo, Takahashi Naoko
Plus de vingt-six réalisateurs et réalisatrices réunis pour l’occasion. Leur mission ? Tourner chacun un très court métrage ayant pour thème la mort… et une lettre de l’alphabet. À quand la même chose avec les hiragana ?!
Un omnibus horrifique. Encore un omnibus horrifique. Suuuuper… Je n’ai pas l’air très emballé mais comme vous le savez : chat échaudé craint l’eau froide, et récemment j’ai été brûlé au napalm à bout portant par le très pénible V/H/S – que j’ai arrêté avant la fin d’ailleurs. Et ce ne sont pas les innombrables compilations du même genre, qui sortent régulièrement au Japon, qui m’ont réconcilié avec la chose. Il est loin, très loin le temps des CREEPSHOW et autres TWILIGHT ZONE. Et le thème de THE ABCs OF DEATH n’a rien pour rassurer : plus de vingt-six réalisateurs disposant chacun d’une liberté créative totale et d’une lettre de l’alphabet pour illustrer une mise à mort. Vingt-six… ça fait beaucoup. Le résultat est, comme on pouvait le présager, sans queue ni tête, pénible et long – plus de deux heures, c’est beaucoup trop compte tenu du fait qu’il n’y a pas de réel fil conducteur au volant de ce bolide… qui va finir par se crasher dans les abysses de l’ennui.
En toute honnêteté, il y a peut-être vingt minutes à sauver sur les cent-trente que dure le film. J’espère donc que votre pouce est bien rompu aux exercices physiques, puisqu’il vous faudra appuyer sur le bouton avance rapide de votre télécommande plus que de raison. Dans le lot, il y a bien quelques chutes sympathiques (les segments Q et S ne sont pas terribles, mais ils se terminent bien), voire tellement grotesques qu’on aurait presque envie de pardonner tant de maladresses – le segment W, innommable mais ludique si vous cherchez à en découvrir le titre pendant le visionnage (je suppose que la plupart des spectateurs l’ont trouvé).
Tristement « auteurisant » (le segment O), trop sérieux (le segment I), inintéressant (la lettre C), affligeant (le H), THE ABCs OF DEATH, quelque part, porte bien son titre : il fait mourir d’ennui. Heureusement, cet omnibus est sauvé des eaux usées par quelques chapitres bien sentis, dont celui réalisé entièrement en pâte à modeler (TOILET), le très élégant YOUNGBUCK de Jason Eisener sur le morceau VENGEANCE, absolument épique, du groupe Powerglove (qui a déjà bossé avec Eisener sur HOBO WITH A SHOTGUN) ou encore l’excellente histoire signée Xavier Gens (cocorico). Srdjan Spasojevic, attendu au tournant après A SERBIAN FILM, nous livre un chapitre plutôt correct, parvenant à entretenir un certain mystère. Quid des Japonais ? Je ne fais pas de fixette là-dessus, mais comme il s’agit du thème de ce blog, il fallait bien que je m’attarde un peu sur la question. Eh bien reconnaissons que, dans l’ensemble, nos trois esthètes du mauvais goût que sont Iguchi, Nishimura et Yamaguchi Yûdai, s’en sortent plutôt bien – disons mieux que les ¾ des autres techniciens réunis pour l’occasion. Si Iguchi est résolument lourd à la fois en raison du thème abordé (la fille qui pète rouge de honte) mais aussi parce qu’il s’agit d’une blague récurrente de sa filmographie (jusqu’au personnage de Yoshie déjà bien connu des amateurs), mon petit chouchou Yamaguchi Yûdai nous livre un très court métrage vraiment drôle et décalé (la lettre J, à ne pas manquer). Quant à Nishimura Yoshihiro, il a l’immense honneur de clore les ébats. Entre le clin d’œil à DR. STRANGELOVE, les attaques à boulets rouges sur les politiques américaine et japonaise et des scènes grotesques peuplées d’actrices déshabillées, son ZETSUMETSU, bien que très inégal, fait passer un bon moment (même si en toute honnêteté j’aurais bien aimé qu’il fasse quelque chose d’un peu différent, pour une fois).
Compte tenu du faible nombre de segments véritablement intéressants et de l’ennui profond que cause cet omnibus (trop long, pas de vrai fil conducteur pour réveiller les spectateurs), il est difficile de le conseiller à l’achat, voire même à la location. Et dire qu’une suite est déjà annoncée pour 2014… Wait and seed ?
Oli :
Yasuko :
__________________________________________________________
Quick Review in English:
+ 26 very short horror stories for 26 letters, and one thema: Death
+ Some gifted directors (Yamaguchi, Gens…)
+ My favourite ones are the letters X and J (from Yamaguchi and Gens)
+ VENGEANCE, by Powerglove + Eisener = interesting movie
+ Nishimura’s short movie is fun to watch
– But he could have tried to do something else…new for the occasion
– Iguchi is using the same joke again and again
– 26 stories, very different: how can the spectator be really involved?
– More than 120min long…it’s hard to watch everything…because…
– …most of the short movies are really boring