SATSUJIN YÛGI, aka The murder game
殺人遊戯
Année : 1978
Genre : lunettes et série noires
Production : Toei
Réalisation : Murakawa Tôru
Avec : Matsuda Yûsaku, Nakajima Yutaka, Satô Kei, Takeda Kaori, Atô Kai, Ezawa Moeko, Imai Kenji, Kusanagi Kôjirô, Kusano Daigo, Oka Naomi, Satô Gajirô, Shimizu Hiroshi, Ômae Kin
Narumi Shôhei est un tueur professionnel. Son 44 Magnum a de nouveau fait des ravages, et son dernier contrat s’est conclu avec éclat… et une bonne dose d’embarras. Narumi a en effet laissé filer deux témoins du meurtre – volontairement ou non. Deux femmes… qu’il recroisera bientôt. Avant de se demander quoi faire face à cet épineux problème, Narumi va accepter un nouveau contrat : un chef de gang souhaite en effet se débarrasser de son rival…
Narumi Shôhei aime tellement les femmes qu’il les lèche, les mord, les sauve, leur fait la mort… Dans cette suite des aventures du bad boy un peu sale, cool et au regard aussi assassin qu’un 44 Magnum, Matsuda Yûsaku retrouve l’un de ses réalisateurs fétiches en la personne de Murakawa Tôru. Ce dernier rivalise une nouvelle fois d’ingéniosité pour nous livrer un long métrage très noir et malgré tout assez drôle, à la photographie léchée faisant presque pencher le long métrage dans un surréalisme ponctuel. Et que dire de ces deux-trois plans-séquences absolument énormes et parfaitement maitrisés ? Qu’il s’agisse d’un gunfight dans un immeuble et ses étroits couloirs (saupoudré de savants hors-champs) ou d’un combat à mains nues en plan très large, on en reste bouche bée !
Et puis il y a donc le fabuleux Matsuda Yûsaku, qui campe ici avec une classe folle un personnage qui serait passé inaperçu s’il avait été joué par un autre. Narumi Shôhei est ainsi souvent détestable, mais à la manière du papillon de nuit attiré par l’ampoule qui lui brûlera les ailes, on ne peut s’empêcher d’avoir envie d’aimer ce bad guy – qui finit souvent par conduire la plupart de ses amis/amantes/connaissances en enfer. Matsuda Yûsaku et Murakawa Tôru ont l’intelligence d’avoir créé un personnage très ambigu qui, à certains moments, laisse malgré tout entrevoir une certaine humanité. Une faiblesse très humaine – très masculine ?
Le film s’ouvre sur une scène assez emballante durant laquelle Narumi assassine un vieil homme d’affaires… tout en laissant repartir deux témoins (deux femmes) pour des raisons différentes. La première par erreur. La seconde… parce qu’elle a survécu à une séance de roulette russe improvisée ! Ce climax d’intro assez dingue aura bien évidemment des conséquences sur le reste du récit, constitué pour l’essentiel d’une guerre des gangs durant laquelle Narumi, feignant souvent la faiblesse sous ses atours de loup déguisé en brebis (punchlines géniales à la clé), tombera volontairement de Charybde en Scylla à la manière du YOJIMBO incarné par Mifune Toshirô – mais sans doute pas pour sauver la veuve et l’orphelin… Plutôt pour se taper la première, et se débarrasser du second.
Deuxième film d’une trilogie très noire bien qu’un peu drôle, SATSUJIN YÛGI vient une nouvelle fois prouver que Narumi Shôhei est un gentil vilain à l’ancienne… un bad guy avec un regard métal et des balls en acier.
Oli :
Trailer :
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Quick Review in English:
+ Dark story, sometimes funny with some good action scenes!
+ 3 great long takes, no cut at all: impressive
+ Matsuda is, once again, a fabulous Narumi Shôhei
+ A bad guy, violent, misogynist, dirty…but you’ll love him!
+ The main character is ambiguous
+ Beautiful photography
– Narumi’s escape plan – too easy
– Not very original if you know the first movie
– Not to be taken too seriously: it’s just entertainment