25 NIJYU-GO
Année : 2014
Genre : bon nasiverssaire
Production : Toei
Réalisation : Kashima Tsutomu
Avec : Aikawa Shô, Terajima Susumu, Nukumizu Yôichi, Ozawa Hitoshi, Takaoka Saki, Shimada Kyûsaku, Ôsugi Ren, Inoue Masahiro, Iwasa Mayuko, Ozawa Kazuyoshi, Namioka Kazuki, Takenaka Naoto, Ishibashi Renji, Sasano Takashi, Suzuki Sawa, Kimura Yûichi, Hakamada Yoshihiko, Hatsune Eriko, Nakamura Masaya, Kinoshita Takayuki, Motomiya Yasukaze, Kaneko Noboru, Sugata Shun, Kudô Shunsaku, Brother Tom, Izawa Hiroshi
Sakurai et Hikage, deux flics corrompus, ont détourné une grosse somme d’argent. Leur chef est malgré tout disposé à fermer les yeux s’ils remboursent ce qu’ils ont « emprunté » dans les 24 heures. Par un heureux hasard, leur route croise alors celle d’un simple employé de bureau recherché par toute la police de Tokyo – ce dernier aurait en effet dérobé une somme colossale, dont une bonne partie déjà dépensée en idoles et hôtesses… Il lui resterait malgré tout un joli magot, dissimulé quelque part. On parle de 25 milliards de yens. Sakurai et Hikage vont commencer à croire au renouveau de leur bonne étoile. Hélas, ils sont loin, très loin d’être les seuls sur la piste de ces gros billets…
25 milliards de yens. Oui, c’est une belle somme quand même : ce n’est pas pour rien que le film s’intitule 25 (nijyu-go en japonais). Mais ce n’est pas l’unique raison. Le titre, le montant de l’argent dérobé, tout cela a été pensé et réfléchi en amont. Pour fêter un anniversaire en fait, le vingt-cinquième. L’anniversaire de qui, de quoi ? Vous donnez votre langue au chat ? Prenez bien garde alors, puisque ce dernier risque bien de vous l’arracher dans un savoureux flot d’hémoglobine et de tentacules, sous le regard interloqué de quelques yakuzas, de filles dénudées et d’un fantôme qui passaient par là…
Car en effet, c’est passé quelque peu inaperçu mais pour la Toei, 2014 marquait le vingt-cinquième anniversaire de son arrivée dans le monde du V-Cinema ! Souvenez-vous : leur premier film tourné pour le marché de la vidéo avait été CRIME HUNTER, en 1989. La compagnie précitée a eu l’idée géniale de marquer le coup en produisant un petit film de yakuza (genre ô combien prisé des vidéoclubs) avec un casting absolument démentiel – des légendes du V-Cinema (Aikawa Shô), des pointures qui ont constamment navigué entre le grand et le petit écran et des cameo assez énormes. C’est tout simplement hallucinant ! Alors certes, il ne faut pas être allergique au cabotinage (Terajima Susumu en roue libre, Ozawa Hitoshi qui surjoue une nouvelle fois le méchant boss – mais on l’aime aussi pour ça !). Et certes, le scénario ne casse pas des briques. Mais on sent que les acteurs se font plaisir – mieux, leurs personnages sont finalement crédibles. Exagérés, parfois ridicules mais crédibles dans un univers servi à la sauce V-Cinema : oui, on finit par s’attacher à ces flics véreux, à la taupe déchirée entre son devoir et son désir de vengeance. Oui, même les yakuzas dégagent une certaine présence. Et oui, mille fois oui : Takenaka Naoto est une nouvelle fois gigantesque dans un rôle from outer space dont il a le secret.
Côté scénario, rien de mirobolant – même si tous ces différents groupes qui courent après l’argent renvoient indirectement à CRIME HUNTER tout en apportant ce qu’il faut de rythme, de suspense et d’action. Deux flics véreux, des yakuzas, une femme vénale (celui qui sort « pléonasme » je le dénonce aux Femen – avec un peu de bol elles viendront toutes nues), un gang de jeunes tarés, un mystérieux assassin en combinaison noire (et super résistant – yes un hommage à TERMINATOR !) et, pour terminer, un étrange boss de fin de niveau élégamment engoncé dans un costume blanc fait sur-mesure.
25 assume donc totalement son statut : le V-Cinema qui croit en lui, qui va au bout de ses idées au risque de dépasser la limite autorisée du bon goût et de l’acting inspiré. Alors non, les vidéoclubs, ce n’est pas « sale ». Toute une culture ciné nippone vient de là et je me réjouis qu’ils existent encore aujourd’hui. Certes ils sont désormais envahis de DVD et DTV américains, mais la J-horror, les films de yakuza, les pinku et autres trucs historiques inavouables continuent de sortir à un rythme régulier. La qualité a énormément baissé, c’est indéniable (sans même parler de la triste démocratisation du format DV), mais je suis heureux d’être là pour accompagner les vidéoclubs japonais vers leur fin annoncée – les dix prochaines années seront-elles leur chant du cygne ?
25 est par conséquent un cadeau d’anniversaire à ne pas manquer. Bancal, parfois mal ficelé, un peu trop long (le V-Cinema tourne généralement autour de la petite heure), pas forcément très bien réalisé mais honnête dans sa démarche. Avec, cerise sur le gâteau aux 25 bougies : un casting phénoménal (Terajima Susumu était déjà au casting de CRIME HUNTER), de l’action, plein de morts, un peu de sang qui gicle, un lance-roquettes (encore un clin d’œil à CRIME HUNTER ?), Iwasa Mayuko en petite-culotte, des yakuzas qui crient en roulant des mécaniques et une scène finale hilarante avec des poissons rouges sous acide ! Le rendez-vous est donc pris pour les 30 ans, sur échec et (ciné)mat bien évidemment. Je compte sur vous, amis cinéphiles déviants !
Trailer :
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Quick Review in English:
+ For the 25th anniversary of Toei V-Cinema (CRIME HUNTER, 1989)
+ Incredible casting – Terajima Susumu was in CRIME HUNTER, during 1 second!
+ Not a great story, but it’s very honest – just entertainment for V-Cinema fans
+ The characters are exaggerated but, at the end, you will believe in them
+ Bad cops, sexy woman, crazy gang, violent yakuzas, a bazooka…it’s fun!
+ The last scene is hilarious
– Don’t expect a Hollywood movie for the V-Cinema anniversary
– We are talking about V-Cinema: a 102min movie is maybe too long?
– Where is Takeuchi Riki?
– Simple storyline, some actors that don’t play very seriously…
– …not a great filmmaker and not a huge bugdet…
Tiens, ça me fait penser que je n’ai jamais vu « Crime Hunter » que je ne connais que de réput’ pour l’explication que tu en donnes. En tout cas, cette bien sympa cette histoire d’Happy Birth’. V’là le cast’. Une tuerie.
Alors deux choses. La première. Existe-t-il des FEMEN au Japon (question sérieuse, sans déc’) ? La deuxième. Tu connais un peu les échos qu’à eu le film ? Est-ce qu »ils en ont parlé plus qu’à l’accoutumé, etc ? La troisième. Que vive encore 25 ans le V-Cinema !
CRIME HUNTER respire un peu le film HK de la belle époque. J’en reparlerai plus en profondeur lorsque j’aurai vu les trois.
Alors par contre, les FEMEN au Japon…pas possible. Elles finiraient vite dans des AV !