HIKIKO SAN VS. SADAKO, aka Hikiko san versus Sadako
ひきこさんVS貞子
Année : 2015
Genre : spin-œuf (pourri)
Production : Interfilm
Réalisation : Nagaoka Hisaaki
Avec : Takayama Riko, Igarashi Natsumi, Kurechi Yuuna, Miura Erika, Imase Kanoko
Deux lycéennes sont quotidiennement et cruellement harcelées par Risa et les autres élèves de leur classe. L’une d’entre elles va invoquer Hikiko san – une femme décédée à la suite de brimades, qui hanterait désormais le bord des rivières et les zones périurbaines du Japon. Est-elle réelle, ou ne s’agit-il que d’une stupide légende urbaine ?
Dans le même temps, Risa va sombrer corps et bien à la suite d’une séance d’hypnose qui a mal tourné : elle va se retrouver possédée par l’esprit de Sadako !
En matière de « versus », le V-Cinema persiste et saigne. Ainsi, après HIKIKO SAN VS. KUCHISAKE ONNA puis un HIKIKO SAN VS. KOKKURI SAN, un obscur réalisateur de séries B à tendance Z vient de sortir de sa manche un improbable… HIKIKO SAN VS. SADAKO ! Vous me connaissez bien à présent : je ne pouvais décemment pas résister longtemps à l’appel de ces techniciens gonflés qui n’ont peur/honte de rien – oui, attendez-vous à subir un jour un bouzin du genre Toshio vs. Predator !
Alors pour commencer, évacuons d’emblée toute interrogation d’ordre technique : le film est mal réalisé, mal monté, les musiques ne sont pas bonnes, mal choisies et parfois trop présentes, sans même parler des bruitages aberrants. Par exemple lorsque Hikiko san frappe quelqu’un sur la tête, on utilise le bruit d’une pastèque écrasée. Si quelqu’un tombe au sol, on utilise le bruit d’une pastèque écrasée. Etc. Oui les bruiteurs ont dû avoir un prix de gros sur les légumes ! Les acteurs sont du même niveau que ces végétaux, à l’exception notable de la jeune actrice principale, assez épatante pour une idole issue de la Jpop. Un miracle !
Pour le reste, il s’agit d’une histoire de harcèlement au lycée – ça dure d’ailleurs un peu trop longtemps, mais comme ça rejoint le thème de Hikiko san (qui serait morte suite à de terribles brimades), why not. La deuxième partie du film (trop longue : 90 minutes) justifie heureusement le « versus » présent dans le titre. À un détail près : la Sadako n’est pas exactement celle que l’on connait à travers la franchise ciné RINGU. Oubliez la jaquette qui présentait une Sadako effrayante surgissant de son puits la main tendue les griffes tendues – certes la Sadako telle qu’elle est introduite dans le film qui nous intéresse aujourd’hui correspond plus ou moins à la jeune fille vue dans les RINGU (oublions les romans où le personnage était un peu différent) mais avant sa transformation en fantôme. En gros, il s’agit ici d’une jeune femme avec des pouvoirs mentaux, vêtue d’un kimono défraichi – ce qui correspond peu ou prou à l’origine de la Sadako de Nakata Hideo. Pour des questions de droits sans doute, le nom de famille a également été légèrement modifié.
Bref, on se retrouve donc avec une revenante en kimono un peu ridicule face à Hikiko san qui traine la patte comme d’habitude. L’affrontement est grotesque mais pas désagréable si vous avez le cerveau branché en mode « V-Cinema de l’impossible ». J’aurais pu tout pardonner d’ailleurs : la réalisation infâme, la Sadako pas très inspirée, les trop longues séquences de harcèlement… mais les scènes de comédie qui semblent écrites par un ado obsédé de 13 ans, non. Qu’est-ce que ça vient faire là, franchement ? Le film n’est pas bon, c’est un fait. Mais ces changements de ton (cruelles brimades, suspense horrifique puis… blague potache et gros nichons) effectués avec la délicatesse d’un hippopotame qui danserait le Lac des Cygnes en tutu, c’est non. Qu’est-ce que vous voulez, moi aussi j’ai mes limites.
De ce DVD pas très catholique, que retiendra-t-on, au final ? L’actrice principale inspirée, un climax final correct dans le repaire de Hikiko san, les jolies jambes de Risa (Kurechi Yuuna) et bien évidemment ce Concerto pour pastèque en la mineur. De toute beauté.
Oli :
Yasuko :
Trailer :
Making of :
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Quick Review in English:
+ Hikiko san versus Sadako from RINGU!
+ Very good main actress – it’s surprising in such a low budget horror movie
+ The final climax is not so bad, with a few good good directing ideas
+ Better than the previous « versus » movies of the same director
– Sadako is the « young » Sadako, not the one who turned into a ghost in the Nakata’s movie
– Yes, the DVD cover is a lie, don’t expect a Sadako coming from a well…
– Very cheap, don’t expect miracles from the director – it’s not good!
– The comedy parts are unforgivable – and it’s not funny at all!
– Musics and sounds are not well chosen
Je l’avais annoncé sans le savoir lors de cette chronique. Et bien ils l’ont fait : la franchise RINGU va croiser le fer avec JU-ON !
SADAKO VS KAYAKO
貞子vs伽椰子
Sortie en juin 2016, en 4D au Japon. Réalisation : Shiraishi Kôji. Ça ne devrait pas être une série Z, donc.
Site : http://sadakovskayako.jp/
Teaser :