Guinea Pig 5: manhole no naka no ningyo, Hino Hideshi (1988)


GUINEA PIG 5: MANHOLE NO NAKA NO NINGYO, aka The Guinea Pig: Manhole no naka no ningyo, aka The Guinea Pig 5: Mermaid in a Manhole
ザ・ギニーピッグ マンホールの中の人魚
Année : 1988
Genre : comme un poison dans l’eau
Production : Japan Home Video
Réalisation : Hino Hideshi
Avec : Saiki Shigeru, Somei Mari, Hisamoto Masami, Rijû Gô, Toshishige Tsuyoshi


Dans un quartier tranquille d’Okinawa, un peintre intrigue ses voisins… Il ne se sépare jamais de son carnet de croquis, et part souvent se réfugier dans de drôles d’endroits… Les égouts par exemple, où l’artiste a découvert une sirène ! Mais celle-ci, bien mal en point, semble atteint d’un mal incurable. Le peintre décide de la ramener chez lui, tout en prenant bien soin de ne pas se faire surprendre par sa voisine, qui l’épie constamment. La condition de la sirène ne s’améliorera pas pour autant, au contraire. Le mal qui la ronge semble en effet se propager… mais malgré les souffrances, celle-ci semble décider à lutter. Afin que l’artiste ait le temps de réaliser ses portraits.

La série des GUINEA PIG est définitivement à part. Celle-ci a débuté sur un court métrage déroutant et particulièrement choquant façon « snuff movie », pour embrayer sur une suite faite, encore une fois, de quarante minutes de torture aux effets spéciaux remarquables. Puis vint le temps de la comédie : grotesque mais assez réussie à la manière des TALES FROM THE CRYPT avec GUINEA PIG 3, puis le non-sensique, ridicule et très pipi-caca avec GUINEA PIG 4 – dans un spectacle tout juste digne d’un petit sketch télévisé. Avec GUINEA PIG 5, le mangaka Hino Hideshi revient aux commandes après avoir déjà réalisé un deuxième épisode assez discutable. Il y adapte à nouveau l’une de ses histoires, mais cette fois-ci on sent que le matériau de base est plus riche. Oui, il y a un vrai scénario, une bonne ambiance, un grain de folie et un dénouement assez convaincant.

Dans ce cinquième épisode des GUINEA PIG, on assistera donc presque impuissant à la lente décomposition d’une femme-poisson. Recueillie par un peintre obnubilé par son art, la sirène, visiblement rongée de l’intérieur et bientôt criblée de plaies immondes et d’amas visqueux presque pulvérulents, va tenter de survivre le plus longtemps possible à la douleur afin de permettre à l’artiste de terminer son portrait. Le fait que de la peinture transsude à travers les furoncles de la sirène, et que le peintre l’utilise à la demande de la suppliciée pour réaliser des tableaux, apporte un éclairage presque émouvant à ce conte grotesque, cette histoire horrible. En grattant, non pas les plaies purulentes de la femme-poisson, mais l’intrigue imaginée par Hino Hideshi, on se rend compte que celle-ci est plus profonde qu’elle n’y parait. Elle parle de la solitude, de l’égoïsme de l’artiste – capable, consciemment ou pas, de sacrifier sa vie de famille, avec l’aval plus ou moins contraint de cette dernière, pour se livrer corps et âme à sa folie créatrice. Finit-il par culpabiliser, d’avoir ainsi vidé les siens de leur substantifique moelle pour accoucher, finalement, de nombreux tableaux au détriment d’un enfant ? La fin de GUINEA PIG 5 apporte un éclairage bienvenu et relativement réussi sur la question.

MANHOLE NO NAKA NO NINGYO est un film d’horreur peu ragoûtant, qui propose un délire putride assez intéressant pour le genre. Encore une fois, il aurait pu intégrer une série comme les TALES FROM THE CRYPT, s’il avait été visuellement moins brutal, bien évidemment. Mais MANHOLE NO NAKA NO NINGYO a aussi des défauts… et si ses maquillages assez extraordinaires sont à saluer, l’abus de lombrics et autres bêbêtes étranges pour dégoûter les spectateurs est trop facile à mon sens, et surtout beaucoup trop appuyé. Hino Hideshi répète le procédé ad nauseam et inonde parfois l’écran, le sol et l’actrice de tristes bestioles bien vivantes, qui se contorsionnent en exécutant une danse grotesque et assassine pendant de longues, trop longues minutes. Ce n’est pas en multipliant les vers, que Hino Hideshi va transformer un œdème, en poème. Si GUINEA PIG 5 aurait donc incontestablement gagné à être plus court, il n’en demeure pas moins le film le plus intéressant de la série, à mon sens.

Oli :        
Yasuko :

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Quick Review in English:

+ The best episode in the Guinea Pig serie, I guess
+ With less blood, it could have been an episode of TALES FROM THE CRYPT
+ Interesting weird and disturbing story, with strange misteries…
+ The gore effects are very good
+ The ending is really good
+ If you scratch a little bit, you may find a meaning in all this, about the artist’s life

– Too long… It should have lasted 20 minutes only
– Hino, the mangaka loves gore effects (OK) and worms (not OK)
– Too many worms and insects, far too many worms, it’s boring and ridiculous imho
– Masami (the neighbor) will become a TV star – but she cannot act at all

 

 

 

A propos Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam. Weird cinema made in Japan : échec et (ciné)mat. オリ です, 日本映画専門のブログです https://echecetcinemat.wordpress.com/ Blog dédié aux jeux vidéo, en particulier rétro : Jeux vidéo et des bas https://jeux.dokokade.net/ 
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