Sadako DX, Kimura Hisashi (2022)

SADAKO DX
貞子 DX
Année : 2022
Genre : Sadako, d’icône à e-conne
Production : Kadokawa
Réalisation : Kimura Hisashi
Avec : Koshiba Fuka, Kawamura Kazuma, Kuroba Mario, Ikeuchi Hiroyuki, Yagi Yuki, Nishida Naomi, Watanabe Hiroyuki

Ayaka est une étudiante particulièrement intelligente. Grâce à son QI estimé à 200, elle est même parfois invitée sur les plateaux de télévision. Ce soir-là, elle doit débattre avec Kenshin, un homme prétendant avoir des dons de clairvoyance, afin de prouver aux téléspectateurs qu’une cassette vidéo prétendument maudite ne peut pas tuer… en 24 heures. Ayaka, jeune femme prosaïque au sourire absent, parviendra-t-elle à désamorcer la crise de panique qui semble s’emparer des réseaux sociaux ?

Depuis les catastrophes ambulantes que constituent les derniers films dédiés à Sadako, on imaginait difficilement la franchise RINGU tomber plus bas. Eh bien c’est désormais chose faite avec ce SADAKO DX, sorti presque en catimini en 2022, et qui bat tous les records de médiocrité. Il faut dire qu’avec un réalisateur issu du monde des drama (son film KAMEN BYÔTÔ est très bancal) et un scénariste habitué à l’univers de KAMEN RIDER (non je ne plaisante pas), le résultat ne pouvait décemment pas faire d’éclat. À la décharge de tous ces pauvres hères embarqués dans cette galère, il faut aussi reconnaitre que Sadako est devenue une espèce d’icône de la pop-culture japonaise, dérivant comme un bateau ivre sur un océan mercantile de produits dérivés aussi improbables que des partenariats avec Hello Kitty, des pachinkos, des publicités 3D où elle se fait chasser par un chat, j’en passe et des meilleures. Sera-t-elle bientôt disponible en personnage jouable dans le jeu Super Smash Bros. sur les consoles de Nintendo ? Son attaque de cheveux, dont use et abuse le film SADAKO DX d’ailleurs, y ferait des ravages !

Le film parlons-en – un peu, on ne va pas s’épuiser inutilement. À mon sens il propose deux bonnes idées : les références au virus pour expliquer la malédiction de Sadako (présentes dans le livre de Suzuki mais que Nakata mit de côté pour son premier film), et la nouvelle vidéo maudite qui est désormais personnalisée, s’adaptant à chacune de ses victimes avec, notamment, une surprise malaisante suintant des toutes dernières images, terrifiantes. Pour le reste, le film est globalement mauvais, extrêmement mauvais. La vidéo en question tue maintenant en 24 heures pour accélérer le rythme, la réalisation est plate, le montage est parfois étrange, l’interprétation est à la dérive et l’écriture du scénario et des personnages ne sauve pas les meubles bien au contraire : elle les brûle ! En choisissant un ton très léger (quasiment personne ne meurt) voire comique (les crédits finaux enfonçant le clou : c’est une parodie !), le film tourne définitivement le dos à la vraie Sadako, à ses maux, son monde cryptique. Nous avons ainsi droit à un festival de situations incongrues paraissant tout droit sortir d’un manga : les acteurs en font des tonnes, sautent au plafond pour un oui, pour un non, les (rares) mises à mort sont pathétiques (une petite roulade, ahahah), les fantômes (car Sadako est le plus souvent absente) sont grotesques et l’actrice principale, qui incarne une jeune femme dotée d’un QI de 200, se la joue « Sherlock Holmes » du pauvre dans un déluge de scènes embarrassantes au possible.

Heureusement que le ridicule ne tue pas. Sadako non plus, me faites-vous remarquer, las.

Oli :       
Yasuko :

Images : lovingmovies

Vidéo montée par mes soins dévoilant des moments grotesques (spoilers) :

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Quick Review in English:

+ The new film on the video tape is good, it’s a good idea

– It’s maybe the worst movie in the Ringu franchise
– Where is Sadako?
– Almost nobody dies, this movie is not dark at all
– Actually, it’s not a real horror movie: it’s a horror comedy movie (parody?)
– But the horror part does not work AT ALL
– The comedy part will not make you laugh: it will make you cringe