AISHITERU!, aka Safe Word
愛してる!
Année : 2022
Genre : sautée à la corde
Production : Nikkatsu
Réalisation : Shiraishi Kôji
Avec : Kawase Chisako, Nagisa Torinomi, Takashima Masahiro, Ōtsuka Ai, Ryuchell, Ôsako Shigeo
Misa est une idole qui vient du monde du catch… Dans la musique pop, ses manières détonnent ! Peinant à trouver le succès, elle cèdera aux avances d’un démarcheur travaillant pour un club BDSM. Celui-ci devine effet en elle un énorme potentiel. Pas vraiment convaincue, la jeune femme va tenter de mener ces deux étranges carrières de front.
À une époque où n’importe quelle personne normalement constituée, et ce quel que soit son âge, est à un click du moindre contenu à caractère pornographique, il est de bon ton de se remémorer un temps où l’érotisme était considéré comme un art en soi. Not sick. Couvrez ce sein que je ne saurais voir – durant ces années où l’on ne pouvait pas tout montrer, les techniciens et artistes d’alors devaient rivaliser de talent et d’ingéniosité pour livrer de vraies œuvres de cinéma. Dans un twist qui n’avait pas été prévu par les censeurs scénaristes, les limites avaient un effet cathartique.
Pour toutes ces raisons, j’applaudis souvent des deux mains la Nikkatsu, qui revient régulièrement à la charge en produisant de nouveaux films érotiques, remettant indirectement sur le devant de la scène son âge d’or du pinku eiga. En 2022, la Nikkatsu nous a offert trois films érotiques dans le cadre d’un énième revival, cette fois-ci intitulé Roman Porno Now. AISHITERU!, réalisé par Shiraishi Kôji, figurait au menu.
En choisissant la carte du scénario grand-guignolesque (une idole venant du monde du catch ne rencontre pas encore le succès dans la musique et va se recycler dans la domination BDSM sans pour autant abandonner sa première carrière), on se dit que l’on va régulièrement se taper sur la cuisse tout en pouvant profiter de celles, plus galbées, des différentes actrices. La petite idole va ainsi connaitre bien des problèmes. Oui, elle jouit de malchance. Pour l’érotisme, on est donc servi, même si c’est un peu redondant et souvent dans la même catégorie (lesbien). Concernant les rires, je suis partagé. Le film est assez drôle, il y a de nombreux moments décalés et croustillants (le nom du club – H – qui a une signification très particulière si vous le prononcez à la japonaise, le célèbre acteur Takashima Masahiro qui joue son propre rôle et qui fait son coming out pervers…), mais on sourit plus que l’on ne rit aux éclats. En fait, AISHITERU! m’a paru souffrir d’un problème de ton – va-t-il trop loin, ou est-il finalement trop sage ?
On se retrouve face à ce dilemme, comme un déséquilibre perpétuel, avec le choix de réalisation de Shiraishi Kôji : encore un mockumentary ! Pour ma part, j’en ai marre. Même si, ici, il faut bien avouer que la caméra est extrêmement stable, et que l’on a souvent l’impression d’être face à un film « normal ». Néanmoins cela soulève une question : comment les employés et les clients d’un club BDSM par exemple, peuvent-ils accepter qu’une jeune femme qui vient de débarquer les filme sans même promettre, plus tard, de les flouter ? Ah, on me susurre langoureusement dans l’oreillette que j’aurais plutôt dû dire « mosaïquer », en hommage aux pratiques japonaises ! Dans une farce totale, cela aurait pu passer, mais dans AISHITERU! notre suspension consentie de l’incrédulité en prend pour son grade. On regrettera, enfin, quelques scènes un brin trop faciles – se promener à l’extérieur avec un vibromasseur entre les jambes tandis qu’une autre personne l’actionne à distance : déjà aimé, mais déjà vu et revu.
AISHITERU! demeure malgré tout un petit film érotique sympathique, notamment grâce à sa jeune actrice principale, confondante de naturel en dépit d’un surjeu ponctuel, et dont la naïveté et la bonne humeur font un bien fou. Un personnage bien écrit en somme, et très attachant – en raison des cordes qui emprisonnent parfois ses chairs, mais pas seulement !
Oli :
Yasuko :
Trailer :
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Quick Review in English:
+ The main character is interesting, and the actress is somehow endearing
+ It’s quite funny (but not THAT funny)
+ The scenes with Takashima Masahiro are very good!
– Once again a POV movie by Shiraishi san – it was not necessary here
– Erotic scenes are a bit redundant
– Your consented suspension of disbelief may have a hard time
– How is it possible to shoot a video in a BDSM club?!
– That’s why, I repeat myself, the mockumentary genre wasn’t necessary here
– Is it too funny or not enough? Is it serious or not at all?
The abusive worlds of idol and S&M crash together. Ah, good to see that this is, at the very least, chuckle inducing. The concept deserves a chuckle.
Out of the three ROMAN PORNO films released last year, « Hand » seemed the most engaged with character psychology.
Yes I think you’re right about HAND. I should try to see it soon!