Sentô shôjo – Chi no tekkamen densetsu, Sakaguchi Tak, Iguchi Noboru, Nishimura Yoshihiro (2010)


SENTÔ SHÔJO – CHI NO TEKKAMEN DENSETSU, aka Mutant Girls Squad
戦闘少女 血の鉄仮面伝説
Année : 2010
Genre : mutantacule
Production : Nikkatsu / Toei / Sushi Typhoon
Réalisation : Iguchi Noboru, Sakaguchi Tak, Nishimura Yoshihiro
Avec : Sugimoto Yumi, Takayama Yûko, Morita Suzuka, Sakaguchi Tak, Shimazu Kentarô, Takenata Naoto, JIJI BOO, Cay Izumi, Mizui Maki, Kotono, Shida Hikaru, Murata Yui, Nagano Naoi, Katô Yumemi, Hayasaka Rie, Asami, Tsuda Kanji, Itô Maiko, Wagawa Miyû, Matsubayashi Shinji, Yazawa Kôji, Ashida Syôtarô, Ishikawa Yûya, Nishina Takashi, Shiko Koide★Zenkaippan, Tanaka Demo, Yukihide Benny, Kishi Kentaro, Kazuno Tsuyoshi, Fukazawa Taiga, Ochiai Kyoko, Nimura Shunsuke, Kido Takahiro, Terashima Erika, Kodama Takuro, Nemoto Taiju, Yumiko, Senaga Natsumi, ARISA, Kawai Chiharu, Yamanaka Arata


Pour son seizième anniversaire, la jolie Rin s’apercevra, horrifiée, qu’un bras mutant a poussé à la place de sa main droite. Et alors que son père, un inhumain lui aussi, était sur le point de lui dire la vérité rien que la vérité, d’étranges hommes masqués et tirant des lasers par leur appendice (nasal – bande d’obsédés) vont faire irruption chez elle et flinguer tout le monde. Rin s’en sortira par miracle, et tentera de trouver refuge auprès des habitants de la ville. Mais sa nouvelle apparence en re-butera plus d’un – dans tous les sens du terme puisque Rin les massacrera tous. La lycéenne mutante sera alors prise en charge par une curieuse organisation, dirigée par un leader pas très catholique et formée essentiellement de femmes dotées de super pouvoirs. Rin se liera alors d’amitié avec Yoshie, une petite infirmière à tentacules.

Tandis que l’on frise quelque peu l’indigestion de films d’horreur gores et sexy dans la région de Tokyo, des producteurs japonais ont poussé le bouchon jusqu’à tourner des longs métrages en visant directement le marché américain. Et si je n’ai pas envie de jouer mon élitiste de base, il faut quand même bien avouer qu’un certain public pas toujours très connaisseur a tendance à s’emballer pour trois fois rien en la matière. Pour plaire à ce public amateur de plans-culotte (tiens, comme moi), les Japonais ont tout osé et même le pire, c’est à dire en rebaptisant la maison de production Nikkatsu en Sushi Typhoon pour l’occasion. Ils ont aussi fait appel à des idoles et des actrices d’AV très prisées par le public masculin crétin (très prisées par votre serviteur aussi, tiens) et ajouté des hectolitres de sang et d’humour au ras des pâquerettes (et je me rends compte que j’aime aussi tout ça et me demande donc si je ne ferais pas partie, moi aussi, de ce public rétrograde !).

Là où ça coince un peu, pour moi, c’est que ces producteurs vendent leurs produits comme s’il s’agissait de V-Cinema. Ce que MUTANT GIRLS SQUAD n’est pourtant pas. Dès lors ne vous étonnez pas lorsque certains spectateurs ou sites internet peu connaisseurs (tiens finalement je me la joue quand même un peu élitiste) cassent de vrais métrages issus du monde du V-Cinema parce que ça n’a pas grand-chose à voir avec des films comme MUTANT GIRLS SQUAD ou ROBOGEISHA (qui sont plus friqués et qui bénéficient parfois de stars au casting).
Deuxième chose qui m’exaspère un peu… c’est l’absence de réels efforts pour renouveler le genre. En gros, les réalisateurs habitués à bâcler ces films se contentent d’aligner le sang, les filles sexy et les conneries à répétition sans jamais creuser un peu la chose ou soigner les personnages, tout en essayant de nous faire croire que c’est normal parce que le V-Cinema, c’est comme ça. Eh bien non. Il s’agit bien là d’un mensonge éhonté, et ce faux V-Cinema qui se repose trop facilement sur ses lauriers tachés de sang n’a pas grand-chose à voir avec ce que l’on trouve le plus souvent sur les étagères des vidéoclubs japonais (et j’en connais un, ou plutôt des rayons !).

Je n’attendais donc strictement rien de ce MUTANT GIRLS SQUAD… et c’est peut-être pourquoi j’ai été agréablement surpris. En effet, MUTANT GIRLS SQUAD est assez sympa à suivre, et on peut aisément dire qu’on a sous les yeux le meilleur titre du genre depuis TOKYO GORE POLICE (qui lui est très supérieur, malgré tout).

La grande force de MUTANT GIRLS SQUAD est son casting. Derrière la caméra on retrouve en effet pas moins de trois techniciens : Sakaguchi Tak, Iguchi Noboru et Nishimura Yoshihiro, qui réaliseront chacun dans l’ordre une partie du film (par conséquent découpé en trois chapitres). La plus réussie est la première, complètement barge, fun et violente. On y découvre une adolescente apprenant à dompter ses nouveaux pouvoirs… au détriment de la population d’une ville tout entière ! Efficacement mis en scène par Sakaguchi (spécialiste des scènes d’action depuis VERSUS et qui depuis peu se met à la réalisation – SAMURAI ZOMBIE), ce chapitre lance en trombes (et non sans humour) l’histoire de MUTANT GIRLS SQUAD.  La suite sera hélas nettement moins réjouissante, puisque le segment signé Iguchi Noboru est plat et ennuyeux (à l’exception du numéro hilarant de Takenaka Naoto). Quand on connaît les carences techniques du réalisateur de THE MACHINE GIRL, on ne peut être véritablement surpris. Le final, réalisé par Nishimura Yoshihiro le pape du gore au Japon, n’est aucunement inoubliable, mais suffisamment amusant avec des scènes gores intelligemment pensées pour faire passer un bon moment. Un magnifique plan-culotte, un double empalement dont Nishimura a le secret et un clone d’Astro le petit robot incarné par une jeune actrice d’AV se coupant les veines avec un cutter pour lancer des flammes : difficile de dire non, n’est ce pas ?

MUTANT GIRLS SQUAD souffre donc surtout de la présence de Iguchi Noboru, puisque le chapitre qu’il réalise tire tout le film vers le bas. On se demande d’ailleurs à quoi sert l’intéressé, puisque si Sakaguchi (qui est responsable de l’action) et Nishimura (qui s’occupe des maquillages et des effets spéciaux) sont – on le devine – omniprésents durant tout le long métrage, pourquoi ont-ils donc dû s’amouracher de ce réalisateur fardeau qu’est Iguchi Noboru ? Incompréhensible. Alors quand en plus vous apprendrez que c’est Iguchi qui a signé le scénario et qu’on lui doit donc ces personnages ineptes, vous aurez envie de lui arracher la tête (chouette, votre vœu sera exaucé durant le film !).

Au final les trois compères responsables de MUTANT GIRLS SQUAD s’en sortent malgré tout avec les honneurs. Oui, on peut dire sans se tromper que l’union fait la farce. Et même si Sakaguchi Tak n’est pas Tsujimoto Takanori, même si Nishimura Yoshihiro abuse parfois un peu du sang numérique, et même si Iguchi Noboru n’est pas doué, leur rejeton mutant à trois têtes se laisse voir à défaut d’épater la galerie. Et considérant le faible niveau de la concurrence en la matière, on peut difficilement faire la fine bouche.

Oli :        
Yasuko :

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Review in English:

Is MUTANT GIRLS SQUAD very representative of the Japanese underground cinema? No. Is this movie a real image of what is going on in the Japanese video clubs? Nope. Is MUTANT GIRLS SQUAD a V-Cinema movie? Of course it’s not. Is this movie a Japanese one? Well, yes, but it’s been produced by the Nikkatsu-Sushi Typhoon for the foreign audience, that’s all. And the magical trick is to make this audience believe that this movie is representative of the Japanese movie market.

But among the other movies of that (bloody) kind, MUTANT GIRLS SQUAD is maybe the better one since…TOKYO GORE POLICE. Lately, the overdose of blood, gore and Japanese breasts for the foreign audience was really too much to handle (ROBOGEISHA and Co. were really boring), so I did not expect much of MUTANT GIRLS SQUAD. That’s why I was pleasantly surprised.

Directed by three different persons, MUTANT GIRLS SQUAD is certainly not a very good movie, but it’s still fun to watch. At least, it’s true for its first and third part. The second one, directed by Iguchi-I will never improve-Noboru, is without any surprises bland and uninteresting (except a few scenes with Takenaka Naoto). I don’t even want to write about it, because I really got bored of Iguchi. It’s a pity because without that second part, MUTANT GIRLS SQUAD may have been a better movie.

The first part is the more enjoyable. Action and humour are well mixed by the choreographer-actor-director Sakaguchi Tak (“born” with VERSUS). After SAMURAI ZOMBIE, Sakaguchi Tak proves once again that he’s not a worse director than another (for that kind of crazy movies). The third and last part, directed by Nishimura-I’m the king of gore-Yoshihiro, is not so interesting but the fake Astroboy (an AV idol who cuts her wrists to spit fire) and two or three insane gore scenes are fun enough to entertain.

In conclusion, MUTANT GIRLS SQUAD is not so bad, and still far better than all the other gore and sexy movies produced these last few years in Japan.

A propos Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam. Weird cinema made in Japan : échec et (ciné)mat. オリ です, 日本映画専門のブログです https://echecetcinemat.wordpress.com/ Blog dédié aux jeux vidéo, en particulier rétro : Jeux vidéo et des bas https://jeux.dokokade.net/ 
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3 commentaires pour Sentô shôjo – Chi no tekkamen densetsu, Sakaguchi Tak, Iguchi Noboru, Nishimura Yoshihiro (2010)

  1. Ghidorah dit :

    Donc, si je comprend bien, tu est crétin, pervers, rétrograde et amateur de plan culottes?

    Moi aussi!

    • Oli dit :

      Le revers de la médaille c’est que je pense être « fiché » dans mon vidéoclub bien propre. Je me suis d’ailleurs demandé plus d’une fois si les staffs ne pariaient pas sur moi, en jouant entre eux à savoir si je louerai la prochaine bisserie débile dès le premier jour de parution dans les rayons !

  2. Ghidorah dit :

    Je te comprend, mois aussi les vidéoclub ont tendance a me ficher!
    mais avec l’Internet et mon manque de scrupule, j’y vais de moins en moins…

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