ALL NIGHT LONG
オールナイトロング
Année : 1992
Genre : Lionel Richie
Production : Daiei
Réalisation : Matsumura Katsuya
Avec : Tsunoda Eisuke, Suzuki Ryôsuke, Ietomi Yôji, Taguchi Hiromasa, Nagashima Third, Wakayama Sachiko, Goto Yumi, Yuzuki Ryôka, Kayama Yumi, Môri Kennichi, Mano Keiichi, Shimada Tomoyuki, Ogawa Makoto, Taguchi Tomorô, Kimura Rusher
Trois jeunes garçons qui ne se connaissent pas sont témoins d’un meurtre sauvage, perpétré en pleine rue. À la suite de ce tragique incident, ils vont prendre l’habitude de se retrouver. Pour parler de tout et de rien… partager un traumatisme caché ? Alors que la vie sentimentale des uns et des autres suit des chemins bien différents, un évènement terrible va, de nouveau, précipiter les trois amis dans l’horreur.
Dans les années 90 un certain cinéma d’horreur, un brin déviant, faisait rêver les amateurs de sensations fortes en Occident : les Cat III (catégorie III), qui se vendaient sous le manteau à Hong Kong. Enfin « sous le manteau », façon de parler. On les trouvait très facilement en DVD ou en VCD à la qualité souvent douteuse, et ce même en France grâce à certains magasins qui avaient su de suite profiter de l’essor de l’Internet. Outre des pépites hongkongaises toujours aussi fabuleuses aujourd’hui (EBOLA SYNDROME, THE UNTOLD STORY…), un marché similaire, bien que moins prolifique me semble-t-il, a existé au Japon : des films violents, gores, parfois érotiques, à la morale souvent dérangeante. NAKED BLOOD et EVIL DEAD TRAP en sont deux merveilleux exemples – réussis. D’autres titres, comme les GUINEA PIG et les ALL NIGHT LONG, sont aussi entrés dans la légende malsaine de ces films dont on a du mal à parler après une réunion de travail ou lors d’un dîner en famille. Peut-être pas autant que THE HUMAN CENTIPEDE 1 et 2, je vous le concède… (non, THE HUMAN CENTIPEDE 3 n’existe pas !).
La jaquette d’ALL NIGHT LONG est rouge, graphique. Violente. Mais aussi particulièrement trompeuse : le premier film réalisé par Matsumura Katsuya n’a en effet rien du voyage gore aux limites du supportable que laissaient présager les premiers échos, les scabreuses affiches, certaines vieilles rumeurs vérolées de l’époque. Mettons de suite les points sur les i, les barres aux t, et les couteaux de boucher dans les écolières sacrifiées : ALL NIGHT LONG n’est pas un film outrageusement choquant – un vieux routier du genre risque même de se ronger les ongles jusqu’au sang en attendant le climax final, lui aussi quelque peu survendu par une jaquette finalement plus trash que l’ensemble du long métrage.
ALL NIGHT LONG est donc un film qui prend son temps. Qui pose son intrigue. Présente longuement ses personnages. Et j’ai adoré ça. Certes les trois acteurs principaux ne savent pas jouer la comédie, et il va vous falloir faire fi de cet écueil – qui risque d’être rédhibitoire pour certains, j’en conviens. Mais les autres membres du casting s’en sortent honorablement, deux d’entre eux accéderont même à la célébrité : Taguchi Tomorô (déjà vu dans TETSUO et THE GUINEA PIG 2 juste avant) et Taguchi Hiromasa (SHALL WE DANCE). Le film, surtout, est diablement bien réalisé – pour le genre, le budget et l’époque, j’entends. Quand on subit régulièrement et de plein fouet, comme moi, la médiocrité du V-Cinema moderne comme d’autres encaisseraient continuellement des crachats grumeleux en plein visage, on reste bouche-bée devant le talent et l’ingéniosité des techniciens des décennies précédentes. Dès le début, la qualité saute aux yeux : la simple descente d’un escalier, un garçon qui court. Bien cadré, bon montage, c’est rythmé juste comme il faut pour simuler le rythme des pas de cet ado trop pressé. Un coup de fusil en pleine tête – blam ! Le sang qui gicle jusque dans l’aquarium situé juste derrière. Les liquides se mélangent. Belles couleurs. Bonnes idées. Chouette douleur. Ce n’est pas pour rien que Matsumura Katsuya a reçu le prix du meilleur premier film au festival de Yokohama. Est-il regrettable que l’intéressé se soit entêté à tourner des suites, et des suites, et encore des suites au lieu de diversifier son art ? Ceci est une autre histoire…
ALL NIGHT LONG se suit donc avec intérêt – pour peu que vous ne vous attendiez pas à un slasher avec des tortures non-stop. J’ai beaucoup aimé suivre le quotidien de ces trois garçons, réunis par le hasard d’un meurtre commis sous leurs yeux, hagards. Rassemblés par la déraison, avec ce côté irrationnel qui ne correspond à aucune définition. On se demande qui basculera le premier dans l’horreur. L’inavouable. Ce qui provoquera cet évènement tragique. L’étincelle qui mettra le feu aux poudres. La goutte d’eau qui fera déborder le vase de leur traumatisme. Et la baffe cloutée au visage des spectateurs avides d’émotions fortes, finira-t-elle par arriver ? Oui et non. Si j’ai beaucoup apprécié le final, avec notamment ce frisson qui m’a parcouru l’échine à cause d’un rire sardonique, je dois avouer que je m’attendais à quelque chose d’encore plus fort. ALL NIGHT LONG demeure malgré tout, dans son ensemble, un bel objet de cinéma, assez représentatif de ce qu’était l’exploitation au Japon dans les années 90.
Oli :
Trailer :
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Quick Review in English:
+ Very good filmmaking for a low-budget movie of the nineties:
+ The director won a prize for what was his first movie at that time!
+ Slow-paced movie, I like the way all the characters are introduced
+ A kind of suspense: you don’t know when and why the horror will come
+ An interesting dramatic story with a few shocking scenes/exploitation touch
+ Some scenes are visually great: the laughing, near the end…
+ … The blood in the fish tank…
– The 3 main actors cannot really play
– If you expect a non-stop horror/slasher movie you’ll be disappointed!
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Oh, tu nous a resorti une petite vieillerie. Ça fait des années qu’un pote veut les voir, mais à chaque soirée, on trouve autre chose. Alors que j’ai quand même l’intégrale en dvd (oui oui, les 6 !). Même si passé le 3, aucun n’a de sous titres. J’aime bien ce premier opus également, très différent de ce que l’on en attend, pas si violent et choc, mais qui tente de raconter quelque chose, même s’il ne réussi pas dans tous les domaines, faut d’argent (de talent aussi ?), et de temps.
Côté choc, c’est plutôt vers les opus 2 et 3 qu’il faut se tourner (et je les aime bien). Après par contre, l’intérêt est moindre, le choc aussi.
Oui je suis d’accord avec toi. Faut encore que je trouve le temps de chroniquer les suites (je n’ai pas vu les 6 d’ailleurs).
Courage, de mémoire, le pire c’est le 5, le All Night Long O. Mine de rien, je crois que de lire ton avis, ça m’a boosté pour revoir la trilogie de base !